Sensibilisation aux schémas de répétition

Sources chiffrées États et impôts: bibliographie P 1 à 10

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L'âge de 10 ans chez les États?

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« Dans toutes les cultures, l’âge de 7 ans représente l’âge de raison parce que cela correspond à l’âge de maturation de l’intestin ». Explication délivrée oralement par Xavier Lafage, kinésithérapeute et ostéopathe à l’Isle-Adam, diplômé en médecine chinoise traditionnelle (MTC) du Collège SFERE à Aix-en-Provence.

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=> C’est le cas parce que symboliquement et dans la pratique, un enfant de 7 ans peut commencer à prendre du recul par rapport à ce qu’il ingère et métabolise au propre comme au figuré. C’est pour cette raison que nous avons pris ce repère et cherché la correspondance chez les États même si c’est plus précisément la tranche 7-10 ans qui va nous intéresser. Voyons pourquoi avec les fondateurs de la psychologie historique (Meyerson et Zazzo) et les historiens, spécialistes des mentalités  (Jacques Le Goff et Michel Foucault).

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Le stade du miroir chez les États

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L’école de psychologie historique fondée par Ignace Meyerson montre très bien comment l’individualisme se développe en Occident à partir du modèle grec (Detienne, 1973, pp. 45‑54). Voici quelques éléments de sa démonstration :

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- il n’y a pas de personne dans la Grèce antique car il n’y a pas de corps unifié (P 46-47 ; P49).  La personne est éclatée en de multiples perceptions (Detienne, 1973, p. 46) et de multiples personnages d‘où l’importance du masque dans le théâtre classique (Detienne, 1973, p. 48). Seul l’âme deviendra le fondement de la personne. On notera que les dieux sont multiples également, chacun incarnant une qualité

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« Cependant il faut constater que l’homme archaïque ne connaît pas le corps en tant qu’unité. A travers un vocabulaire psychologique -ou plutôt psycho-physiologique- le corps apparaît fractionné en une pluralité d’organes qui ont en même temps des fonctions psychologiques. Le corps ne s’appréhende qu’au niveau des phrenes ou de phren, c’est-à-dire au niveau du diaphragme ; au niveau du coeur, kradie, au niveau du thumos, du nous [esprit], etc. » (Detienne, 1973, p. 46) Cette conception est très proche des chakras indiens pour des raisons que nous verrons plus tard.

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-  c’est parce que le corps est une extension de la nature (physis) (Detienne, 1973, p. 47) qu’il n’y a pas de volonté chez les Grecs, même pour les héros.

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« En bref, l’homme archaïque n’a pas fait, semble-t-il, l’« expérience du miroir », cette étape dans la « découverte du soi » qui permet à l’enfant, dans notre civilisation, de découvrir son corps et de structurer sa personne. J.P. Vernant l’a fort bien démontré, c’est l’emprise de valeurs religieuses qui a empêché la construction de la notion de corps, et a donc empêché de délimiter la « personne », laquelle se continuait en quelque sorte dans la « nature », la physis ancienne : sans contours, la « personne » ne pouvait se fixer, et donc se séparer du monde mythique. » (Detienne, 1973, p. 47)

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Conscience et apprentissage des identités nationales

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- Avant l'âge de 10 ans, il existe un problème de continuité de la personne comme dans l’Antiquité et tout le Moyen- Âge. Ce problème de continuité existe encore de nos jours : il est visible chez les enfants à 5 ou 6 ans puisque la personne est une collection d’identités non articulées et instables.

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Zazzo, R. (1973). La personne et les rôles chez l’enfant. Dans I. Meyerson (Éd.), Problèmes de la personne (p. 407‑420). De Gruyter. https://doi.org/10.1515/9783110813050-030

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« Alors qu’à partir de cinq ou six ans les enfants paraissent définir de façon à peu près correcte les qualités de juif, de catholique et d’américain, ils affirment jusqu’à neuf ou dix ans des compatibilités et des incompatibilités qui démontrent la faiblesse de leur conceptualisation : le Juif est « une personne qui ne mange pas de bacon et qui va à la synagogue », mais on peut très bien être à la fois juif et catholique. Par contre, des enfants répondront qu’on ne peut pas être à la fois catholique et américain.

La remarque faite hier par M. Duvignaud à propos des fluctuations, des changements de la personne chez Proust au moment de l’endormissement m’a rappelé cette autre réponse d’un enfant américain de cinq ans : quand je dors je suis américain, quand je suis réveillé, je suis juif. » (Zazzo, 1973, pp. 413-414).

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- Ainsi, un enfant ne fait pas le lien entre le père au travail et le père à la maison jusqu’à 10-11 ans environ.

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« A l’âge de quatre ans, l’enfant perçoit le rôle d’autrui comme étroitement solidaire d’une situation présente. Il n’admet pas par exemple, que son père puisse être simultanément père et mécanicien. (…). Il faudra attendre jusqu’à dix ou onze ans pour qu’une véritable conceptualisation soit opérée : l’individu est alors perçu par l’enfant comme une potentialités de rôles ; ou plus exactement qu’il y a un rôle principal, une fonction principale qui définit tel ou tel individu, et puis des personnages, des rôles secondaires. » (Zazzo, 1973, p. 417).

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Les rôles sociaux commencent à être compris lorsque l'enfant va à l'école (Zazzo, 1973, pp. 407-417

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# La confession et l’unité de la personne

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Le Goff, J. (2017) [1960]. Au Moyen Âge : temps de l'Église et temps du marchand. Annales. Économies, sociétés, civilisations, 15(3), 417-433. https://doi.org/10.3406/ahess.1960.421617  

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Ce sont les activités marchandes et la perception des échanges qui vont modifier la perception du temps au Moyen-Âge et faire sortir l’homme du référentiel chrétien, tout en le coupant en deux.

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« Et le temps de l’Église ? Le marchand chrétien le retient comme un autre horizon de son existence. Le temps dans lequel il agit professionnellement n’est pas celui dans lequel il agit religieusement. (…)

Entre le temps naturel, le temps professionnel, le temps surnaturel, il y a donc à la fois séparation essentielle et rencontres contingentes. (…). Il faut donc éliminer de la psychologie du marchand médiéval le soupçon d’hypocrisie. Aussi bien sont diversement légitimes pour lui les buts poursuivis dans des perspectives différentes : le gain et le salut. C’est cette séparation même qui permet de prier Dieu pour le succès des affaires. » (Le Goff, 2017 [1960], p. 428).

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# Le IVème concile de Latran (1215)

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Nous avons choisi le repère fourni par Jacques Le Goff parce que 1215 et la Confession signalent un début de retour à l’unité de la personne par l'institution de la confession annuelle obligatoire qui va relier les aspects professionnels et personnels des individus.  

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« On sait par exemple – et le philosophe Michel Foucault qui travailla beaucoup sur les discours et la sexualité l’avait repéré – que le concile IV concile de Latran, en 1215, avait pris des mesures qui ont fait date dans l’évolution de nos sociétés. En particulier, il institua la confession annuelle obligatoire [pour les plus de 14 ans], ce que l’on a appelé l’examen de conscience, qui a contribué à libérer la parole, donc aussi la fiction.

(...)

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En conséquence, 1215, représente pour nous, la fin de l’étape de construction des États, qui correspond, chez les individus à la construction de l’identité de 7 à 10 ans, c’est-à-dire celle d’une première autonomie psychologique et fonctionnelle. (...)

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L'adolescence chez les États

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« L’invention de l’adolescence au 18e siècle accompagne l’invention de la famille moderne dans la foulée de sa prise de conscience avec la publication de l’Émile [de Jean-Jacques Rousseau] ou le portrait du jeune Werther. David le Breton insiste sur l’une des thèses de P. Ariès selon laquelle c’est l’obligation scolaire qui cristallise l’adolescence quand elle retarde l’entrée dans la vie active. Le sociologue inscrit d’ailleurs son propos dans l’idée d’une scolarisation qui serait une mise à l’écart, une « quarantaine », thèse sur laquelle Philippe Ariès rejoignait Michel Foucault. »

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Voir l'article publié le dimanche 14 avril 2013 par Guillaume Gros à propos de la sortie du livre de David Le Breton et les sources suivantes..

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Gros, G. (2013, 14 avril). Une brève histoire de l’adolescence. Philippe Ariès - Histoweb.

https://philippe-aries.histoweb.net/spip.php?article103

Ariès, P. (1973). L'enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime. Seuil.

Hochet, Y. (2016). Histoire d’un changement de regard sur l’enfance. Dans Regards sur l’enfance, XVIe-XXe. Université de Poitiers. http://regards-enfance.edel.univ-poitiers.fr/philippe-aries-et-le-tournant-du-xviiie-siecle-y

Le Breton, D. (2013). Une brève histoire de l’adolescence. JC Béhar.

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